Vous avez certainement vu passer récemment sur les réseaux sociaux des photos impressionnantes de cimetières de vélos en Chine, à mi-chemin entre art contemporain et décharge de déchets industriels.
This Shared Bike Graveyard in China is a Work of Art https://t.co/CAvFc497fY
— THAT’S (@ThatsOnline) 22 novembre 2017
Une image qui fend le cœur à tout défenseur de l’usage du vélo en ville, sans compter la pollution et le gaspillage engendrés par la faillite de l’opérateur Bluegogo mais également de la multiplication des services de vélos dits « flottants ».
En cause, une offre disproportionnée par rapport au nombre d’usagers. Même en Chine, avec les chiffres immenses que l’on évoque quand on parle de population, on compterait près d’1,5 millions de vélos en libre service à Shanghai pour une population avoisinant les 25 millions d’habitants, soit un ratio incroyable d’1 vélo pour 16 habitants ! Avec ses 17 000 Vélib’, Paris fait pâle figure à côté.
[QUAND LE VÉLO DÉRAILLE]
En Chine, le système de vélos en libre-service est devenu un vrai problème d’urbanisme https://t.co/12YHG5fxkr pic.twitter.com/z3W6C8BUpP
— Enlarge your Paris (@EYParis) 8 novembre 2017
Quels risques en France ?
De nombreuses villes ont installé depuis plus de 10 ans leur service de vélos partagés (Vélib’ à Paris, Bicloo à Nantes, Vélo’v à Lyon ou encore le Vélo à la carte de Rennes) et tout se déroule extrêmement bien (MAJ : Avant la gestion de la transition entre JCDecaux et Smoove) .
En effet, contrairement au cas de Shanghai, les vélos doivent être amarrés à une borne et non laissés sur la voie publique. Et même avec l’arrivée d’opérateurs aux services plus flexible tels que Gobeebike ou Ponybike, avec des vélos que l’on peut laisser n’importe où, les collectivités ont verrouillé dès le départ le nombre de vélos en service pour limiter l’abandon sauvage.
Autre exemple, le frenchy Ponybike propose aux autorités de leur fournir un accès en temps réel à l’utilisation de leur flotte de vélos. Une manière de s’attirer la sympathie des municipalités et de démocratiser encore un peu plus le vélo-partage.
Aucun risque donc de voir des amoncellements de vélos au pied de la Tour Eiffel, sur la Place Bellecour ou encore sur la Cannebière.
Propriété vs Partage
On entend souvent que le partage c’est l’avenir de l’Humanité. Et si on ne peut qu’objectivement adhérer à cette idée, dans le concret du quotidien ce n’est pas forcément applicable de manière jusqu’au-boutiste.
Chez Panache, on adore l’idée du vélo partagé comme facilitateur de mobilité urbaine telle qu’elle est actuellement appliquée. Même les nouveaux acteurs qui proposent des vélos disponibles sans bornes offrent une liberté supplémentaire à ceux que le principe de la borne rebute. Ce n’est pas incompatible avec l’achat en parallèle d’un beau vélo Panache 😉
Cependant, l’usage de ces services de vélos partagés est complémentaire d’un usage sportif que l’on peut faire du vélo, du plaisir d’une longue balade hors de la ville et aussi le plaisir de posséder un bel objet… qui en plus est écologique à la conception et à l’usage !
edit : La société Gobee Bike, avec ses vélos vert fluo, vient d’annoncer la fin de son activité sur le marché français ce samedi 24 février 2018. Comme en Chine, le développement ultra-rapide et non maîtrisé de ces flottes de vélos en libre-service se retourne contre les opérateurs qui n’ont pas su prendre la mesure des coûts logistiques engendrés par la mise en place, la maintenance et le vandalisme de leur service.
S’ils ont profité, à Paris, du flottement dans la transition entre ancien Vélib’ et nouveau Vélib’ pour augmenter leur présence, nul doute qu’à terme il y aura beaucoup de vélos (vert, jaune, gris, orange …) qui garniront les déchetteries de France.