Maillard

Le spécialiste français de la pédale et des moyeux, Maillard s’est constitué un véritable empire industriel avant de connaître le même sort funèbre qu’un nombre important de marques tricolores dans les années 80. Et pourtant, l’histoire était belle.

Comme beaucoup d’équipementier au début du XXe siècle, l’histoire de Maillard s’entremêle de mécanique industrielle automobile et vélocipédique. Lorsque Maurice Maillard s’installe à Incheville (Normandie) en 1909 c’est comme carrossier automobile. C’est avec l’essors de la demande de bicyclette que l’entreprise Maillard se diversifie alors vers les composants de vélo.

Saint-Etienne est alors le centre industriel du vélo français. En tant que dirigeant bien inspiré, Maurice Maillard sent que la demande des cadreurs et vendeurs de vélos ne peut être totalement satisfaite, notamment dans le Nord et sur les côtes de la Manche, et ouvre des usines dans sa région d’origine, à Dunkerque, pour augmenter ses capacités de production.

Avec une course à la taille critique, Maillard ouvrent de nouvelles usines (Abbeville, Neufchâtel-en-Bray, Bézu-Saint-Eloi, Aumale…) et s’installe un peu plus comme le leader de la roue libre et du moyeu. Nous sommes au début des années 70 et Maillard est alors n°2 mondial sur le marché des roues-libres (5 vitesses à l’époque) grâce notamment à l’explosion de la demande venue des Etats-Unis.

La Normandy en roue libre

B.Carré Fleur de Lys
Pédales Maillard CXC
B.Carré Feuille de Saule

Les produits Maillard sont des références tout comme les autres marques et composant du groupe industriel (pédales Atom et moyeux Normandy). Le fameux moyeu Professionnel 700, qui équipe de nombreux coureurs pro sur le tour de France, est le fer de lance de la gamme Maillard qui s’est étoffé au fil des années.

Mais la concurrence venue d’Orient s’accentue entre la fin des années 70 et le début des années 80. Shimano et autre SunTour donne du fil à retordre au champion français comme au reste de l’industrie, avec des tarifs ultra compétitifs. Trop même !

Maillard lance un produit qui se veut disruptif : le moyeu Helicomatic.

L’ancêtre de la cassette de vitesses, qui s’est généralisée aujourd’hui, sera un échec cuisant pour la marque. Sur le principe, c’est une révolution avec la séparation du mécanisme de roue-libre et le bloc de pignons, ainsi que la facilité de montage et d’entretien qu’on peut imaginer. Une fiabilité qu’on qualifiera de très éloignée des standards proposés par la marque aura raison de cette innovation, laissant le champ libre à Shimano avec son système de cassettes plus conventionnel.

Maillard tombe dans le giron de l’Allemand Sachs en 1987, comme Huret. Et comme toute la saga des concentration de l’univers du cycle, l’acheteur finira également par être absorbé 10 ans plus tard, par l’Américain SRAM.

Décapsuleur Maillard
Tubes de selle B.Carré

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